Le Programme-ASAQ/PISAQ? C’est quoi au juste?
Fréquemment, les vétérinaires en pratique des grands animaux au Québec se font questionner par rapport à leur mode de facturation. Comment se fait-il qu’il y a un montant que les producteurs ne paient pas? Comment fonctionne l’ajustement des prix vétérinaires et des prix des médicaments? Qui décide? Ce texte se veut un document explicatif sur ce programme trop méconnu mais pourtant tellement important pour les producteurs.
L’ASAQ veut dire Amélioration de la Santé Animale du Québec. En gros, c’est la carte soleil des animaux de production. Ce programme instauré par notre gouvernement provincial a vu le jour en 1971. Son nom veut tout dire. Il a été mis en place afin de s’assurer de la bonne santé des animaux de consommation et de leurs produits dérivés (lait, œufs, laine, fourrure etc.) Avant ce programme, les producteurs québécois avaient beaucoup de difficulté à pouvoir s’offrir un vétérinaire quand une de leur bête était malade. Non seulement le vétérinaire était trop onéreux à l’époque, mais il y en avait très peu, surtout dans les régions éloignées. Les bêtes finissaient donc souvent sans soins vétérinaires…
Le site du MAPAQ explique très bien ce qu’est l’ASAQ et son rôle :
Le programme Amélioration de la santé animale au Québec permet aux producteurs agricoles d’obtenir des services vétérinaires dans toutes les régions du Québec à un coût abordable et uniforme, peu importe la localisation ou la taille de leur entreprise.
Par ce programme, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation désire
o favoriser la promotion de la santé animale;
o améliorer la qualité sanitaire et le bien-être des animaux;
o faciliter l’accessibilité aux soins curatifs et aux services vétérinaires préventifs de même qu’à des produits vétérinaires;
o améliorer sa connaissance du statut sanitaire du cheptel par la collecte de données relatives à l’épidémiosurveillance.
Dans le cadre de ce programme, les mesures mises en place pour favoriser l’accessibilité des services vétérinaires sur tout le territoire sont
o la contribution du Ministère à l’établissement d’une relève vétérinaire dans les régions en difficulté;
o les ententes particulières relatives au maintien des services vétérinaires dans les zones à faible densité animale;
o la bonification des tarifs à la visite dans les régions éloignées.
Les mesures suivantes, relatives à la surveillance des maladies animales, font aussi partie du programme :
o un mécanisme de signalement à la disposition des médecins vétérinaires praticiens pour informer le Ministère de toute condition pouvant mettre en péril la santé animale et la santé publique;
o des suivis sanitaires effectués lorsque les situations signalées l’exigent;
o des suivis sanitaires des zoonoses (maladies transmissibles des animaux aux humains) rapportées au Ministère;
o un plan de surveillance portant sur des maladies animales particulières.
Ce programme permet aux producteurs d’économiser 35% du total de leur facture vétérinaire en honoraire et permet également un prix juste et équitable pour l’achat de médicaments vétérinaires peu importe l’endroit dans la province. Ainsi, grâce à ce programme, un producteur qui voudrait démarrer un élevage de bovins de boucherie au Nunavut paierait le même montant vétérinaire et le même prix de médicaments qu’un producteur dans les alentours de Montréal ou près de l’Ontario et ce, même si les coûts de transport et de visite sont près du triple. Ce programme permet aux régions éloignées de maintenir une agriculture viable et économiquement rentable. L’économie des régions a tout à gagner avec ce programme. Il permet aussi à la population québécoise de manger des produits animaux de qualité tout en s’assurant que le bien-être animal est respecté et scrupuleusement inspecté.
Le système de tarification des honoraires et des médicaments du programme ASAQ est révisé à chaque année depuis 1971 avec des partenaires différents. Ainsi, le ministère de l’agriculture, l’union des producteur agricoles, l’association des médecins vétérinaires praticiens et un grossiste de médicaments, le CDMV, s’assoient autour d’une table et négocient les tarifs selon le coût de l’essence, le coût de la vie, le coût de production, l’inflation etc. Ces différents partenaires signent une entente annuellement en fonction de ces différents facteurs. Alors,tous les producteurs payent les mêmes tarifs vétérinaires et tous les médicaments destinés aux animaux de production ont une étiquette verte indiquant le prix déterminé par l’entente ASAQ. Ce système permet donc d’être équitable pour tous. Soyez également assurés que vos vétérinaires font tout ce qui est en leur possible pour trouver le fournisseur le plus abordable et vous fournir en tout temps des produits au plus faible coût tout en respectant l’entente ASAQ.
Le programme, tel qu’il est présentement écrit, est en voie de changer. Nous ne savons pas encore exactement ce que l’avenir réserve à la santé animale pour les animaux de production au Québec, mais il est clair que nous devons préserver notre bien-être animal qui nous distingue et notre économie locale. Sans ce programme, il n’y aura peut-être plus de vétérinaire et peut-être encore moins de producteurs dans les régions éloignées. Néanmoins, nous pouvons être fiers des mesures qui ont été prises par notre gouvernement afin de promouvoir les soins apportés aux animaux et de promouvoir la relève vétérinaire dans nos belles régions. Le programme ASAQ combiné à celui de la gestion de l’offre, sont des piliers économiques pour notre agriculture locale et nous devons absolument faire en sorte de les maintenir dans l’avenir.