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Traditionnellement, les vermifuges étaient administrés à des intervalles correspondant au délai avant la réapparition des œufs de parasites dans le fumier après le traitement. Le but visé était d’éviter à tout prix une quelconque infestation de vers dans le cheval et dans l’environnement. C’est pourquoi, durant les 20 à 30 dernières années, on traitait intensivement les chevaux avec 3-4 vermifuges par année, avec un protocole régulier et uniforme à tous. Cette pratique est maintenant remise en question, puisque des données montrent que ce qui fonctionnait auparavant n’est peut-être plus aussi efficace aujourd’hui. L’exposition répétée et intensive aux vermifuges a rendu certaines espèces de parasites résistantes aux antiparasitaires. Tout comme la résistance aux antibiotiques, la résistance aux vermifuges est maintenant fortement reconnue et combattue. Comme la découverte de nouveaux médicaments se fait de plus en plus rare et difficile, il faut veiller à préserver l’efficacité de ceux-ci. Nos actions entreprises aujourd’hui seront le reflet de notre santé de demain puisqu’évidemment, les médicaments qu’on utilise en médecine vétérinaire sont les mêmes que ceux en médecine humaine.

Donc, en lien avec les nouvelles recherches scientifiques, il faut maintenant comprendre que chaque cheval devrait faire l’objet d’un plan de vermifugation établi en fonction de ses caractéristiques individuelles comme son âge, son système immunitaire et sa propension à excréter des œufs de parasites. Il faut aussi tenir compte que certains chevaux sont plus sensibles à certains parasites que d’autres.

De plus, aussi étonnant que cela puisse paraitre, on veut également tolérer une certaine quantité de vers non résistants aux vermifuges dans notre population. Cette population de vers non exposé aux vermifuges, appelée «la population refuge » pourra donc échapper à la sélection qui favorise la résistance et contribuer à la prochaine génération de parasites de demain.
Il faut comprendre qu’un cheval a le droit d’être infesté par une certaine quantité de vers sans qu’il n’y ait de symptômes et de conséquences associés à cela. Il faut cependant être très prudent dans notre interprétation de cette phrase et vérifier à l’aide de tests à ce que chaque cheval ait le meilleur protocole de vermifugation adapté à lui. Ce test, appelé la coproscopie, permettra de s’assurer que le compte de parasites dans le fumier soit dans les limites tolérées.

Dans l’objectif de maîtriser les parasites internes et non de les éradiquer complètement : la coproscopie permet de compter le nombre d’œufs dans le fumier et de choisir le programme de vermifugation approprié. La meilleure façon de créer un programme de vermifuges adapté à votre cheval et à votre régie d’écurie est de travailler en collaboration avec votre médecin vétérinaire. L’objectif ultime de tout cela : Garder nos vermifuges efficaces longtemps et garder votre cheval en santé par le fait même.
En plus des vermifuges, il y a d’autres moyens pratiques de réduire au minimum la propagation des parasites.

-Ramassez le fumier dans le pâturage deux fois par semaine.
-Fournissez aux chevaux des pâturages suffisamment grands pour qu’ils puissent créer eux-mêmes des zones distinctes de défécations.
-Placer les nouveaux arrivants en quarantaine pendant 2 semaines après les avoir vermifugés; effectuer ensuite une analyse de fumier et donnez-leur accès aux pâturages dépendamment des résultats.
Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à faire appel à votre médecin vétérinaire. Aidez-nous à contribuer à la santé équine de demain!